Une étude récente parue dans l’American Journal of Clinical Nutrition, met en évidence l’effet que peut avoir le stress sur l’alimentation des enfants de 5-7 ans.

Lors de cette étude, des enfants ont été soumis à une situation inconfortable (perte d’un marqueur les empêchant de terminer leur coloriage afin recevoir un jeu de leur choix), puis ont reçu différents aliments (chips, cookies, carottes…) qu’ils pouvaient manger à volonté. Le groupe contrôle a également reçu les mêmes aliments, sans avoir eu à subir la situation inconfortable.

De plus, les parents avaient été questionnés auparavant, entre autres sur leur habitude à utiliser l’alimentation comme récompense ou moyen de soulager leur enfant, et sur leur tendance à restreindre l’alimentation de leur enfant pour les maintenir en bonne santé (càd en évitant systématiquement les aliments « mauvais pour la santé »). Les résultats de cette étude sont très intéressants puisqu’ils montrent que :

  • Le stress peut mener à une consommation de calories « superflues » (en absence de faim) même chez des enfants de 5-7 ans,
  • Les enfants dont les parents utilisent l’alimentation comme récompense ou moyen de soulager une situation inconfortable (frustration, douleur…) ont tendance à grignoter en cas de situation « stressante »,
  • Les enfants dont les parents contrôlent rigoureusement l’alimentation de leur enfant ont tendance à grignoter plus (et donc à consommer plus de calories) en cas de situation « stressante »

Sauf dans certains cas pathologiques, la sensation de faim est physiologique, et tous les enfants sont capables de réguler leur alimentation. L’environnement, le rapport à la nourriture des parents, les discours entendus durant l’enfance peuvent influencer le comportement alimentaire à plus long terme. En effet, de nombreux adultes déclarent manger « émotionnellement », et la prise en charge devient alors plus complexe puisqu’elle nécessite de se pencher sur les raisons profondes du comportement alimentaire menant à une prise de poids.

Parfois, la seule diététique et le seul bon sens ne suffisent pas, et un soutien (psychologique par exemple) peut s’avérer utile.

Que conclure de tout ça ? N’obligeons plus nos enfants à terminer leur assiette et évitons de les récompenser systématiquement avec un bonbon ou autre, mais évitons le piège du sur-contrôle de la santé aussi !