Prendre soin de ses enfants et les nourrir au mieux, c’est le rôle des parents. Ces 2 rôles sont d’ailleurs liés puisque l’on sait qu’une alimentation saine est nécessaire pour être en bonne santé. Nous protégeons donc instinctivement nos enfants des 2 risques majeurs qui les menaçent : les infections (on les habille chaudement, on leur lave les mains…) et les risques liés à la « malbouffe ».
Ca a toujours été comme ça, mais à l’heure actuelle les médias sont bien présents pour nous le rappeler à renforts de recommandations nutritionnelles ou même de mises en garde.
Les parents tentent donc souvent d’influencer la façon dont leurs enfants mangent, dans le but de les maintenir en bonne santé ou même d’éviter des maladies comme l’obésité. Pour ce faire, ils mettront tantôt en avant les aliments « bons pour la santé » (« mange tes légumes au moins ! »), tantôt ils éviteront que leurs enfants mangent des aliments «mauvais pour la santé » (« non, tu ne peux pas manger de bonbons ! »). Ces agissements naturels et partant d’une bonne intention peuvent pourtant avoir des réactions inattendues et encore moins esperées…
De nombreuses études ont en effet démontré que :
- La restriction alimentaire entraîne le plus souvent la surconsommation par la suite. En résumé, si on empêche un enfant de manger un aliment attractif (comme des bonbons), il en aura automatiquement encore plus envie ! Cela peut même mener par la suite à des réactions de type manger en cachette ou manger trop très vite… jusqu’à parfois aller vers des troubles du comportement alimentaire ;
- La restriction de certains types d’aliments particulièrement appréciés (sucreries, biscuits…) et le chantage peuvent entraîner l’effet inverse de ce qui est recherché. Par exemple si on encourage son enfant à manger ses légumes pour pouvoir sortir de table ou pour avoir un dessert, l’enfant peut finir par détester les légumes !
- Lorsque les aliments très appréciés par les enfants mais évités par les parents sont à disposition et bien en vue et non cachés, les enfants sont plus à même de réguler leur consommation. En bref, si on cache les bonbons, une fois la boîte à disposition de l’enfant, il a alors plus tendance à se ruer dessus et à manger plus de bonbons que si la boîte avait été sur la table en permanence ;
- Si les parents (et en particulier les mères) évitent eux-mêmes certains aliments considérés comme « mauvais », les enfants (filles surtout) auront tendance à avoir une attirance prononcée pour ces aliments-là !
Mais alors, comment gérer les bonbons d’Halloween ?
- Le jour de la « récolte », laissez-le manger plusieurs bonbons, sans restriction importante. Vous pouvez par exemple lui proposer d’en choisir quelques-uns qu’il mangera de suite tout en précisant qu’il garde les autres pour les jours suivants ;
- Si la récolte a été vraiment énorme, proposez-lui de les partager. S’il ne veut pas, ce n’est pas grave ;
- Laissez les bonbons à portée de main de votre enfant. Vous pouvez bien sûr établir un accord avec lui, mais qui normalement ne diffère pas de ce que vous faites en temps normal. Par exemple, dites-lui qu’on ne mange pas entre les repas et que donc il mangera ses bonbons quand vous serez à table ;
- Si en passant à table il réclame son bonbon, pourquoi pas ? Il n’y a pas de raison de le manger après plutôt qu’avant le repas ;-) ;
- N’utilisez pas les bonbons pour faire du chantage ou comme récompense ;
- Ne catégorisez pas les aliments en « bons » ou « mauvais ». Restez neutres et si votre enfant pose des questions à ce sujet, dites simplement que certains aliments existent juste pour se faire plaisir et que d’autres sont nécessaires pour être en bonne santé ;
- Ne soyez pas inquiets : quand on évalue l’équilibre alimentaire, on ne regarde pas l’alimentation d’un seul repas ou même d’une semaine ! Donc même si votre enfant mange beaucoup plus de sucreries que d’habitude pendant 2 ou 3 semaines, ce n’est pas grave ! D’autant plus que vous verrez, un enfant est capable de s’auto-réguler, et c’est naturellement qu’il s’arrêtera de manger les bonbons.
Si vous vous posez des questions au sujet de l’alimentation de votre enfant, ou sur la votre, n’hésitez pas à me contacter ou à prendre rendez-vous chez votre médecin/pédiatre.